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Ils jouent si bien que ça ces scufistes…? La question était posée avant ce week end, mais depuis notre jugement est conforté par ce séjour à Stratford.

Nos cyclistes, et avec eux la ROSE CUP, et Lazz arrivèrent à Pearcecroft, fatigués, éreintés, fourbus mais satisfaits et porteurs de la fierté scufiste. Ont-ils donné la vigueur et son intensité à tous ? Certainement et nous fûmes baignés par une chaude amitié scufiste, heureux d’être ensemble. Le week-end pouvait commencer, nous allions faire bloc et répondre à tous les assauts anglais. Et si entre nos deux clubs le rugby est un jeu, mais où on ne se moque pas tout à fait de l’enjeu, et la ROSE CUP nous en rappelle tous les bienfaits et les exigences, et si le rugby est un jeu William Webb Ellis l’inventa pour sa joie et la forme qu’on donna plus tard au ballon est un hommage permanent à la fantaisie, au saugrenu, au farfelu. A l’image du Samedi 13 mai où nous verrons bien les jeunes scufistes et anciens en fête(?) cabriolant, tournoyant, virevoltant, du rire plein leur âge. Mais qu’allaient faire donc, en face d’eux, ces Anglais, dont les générations de gentlemen à moustaches perdus dans leur brouillard ont vanté leur force et le sens du défi.

La première rencontre entre les « LEGENDS » de Stratford et les « VIEUX COCHONS « du SCUF fut d’une haute intensité et de grande bravoure de part et d’autre. Le rugby est un jeu trop fou que les circonstances et les éléments conditionnent trop impérieusement pour qu’il s’accommode de plans préétablis. On décide qu’on va à Pearcecroft attaquer en fanfare. Face à la force anglaise, aux rués monotones mais éreintantes, ils n’avaient pas compris que ces « vieux cochons » avaient décidé qu’ils ne se coucheraient que morts. Et sur ce terrain, on vit dix fois, vingt fois les scufistes se jeter sur ces anglais, élargir le champ de jeu, faire courir assez vite la balle, essouffler nos adversaires. A la limite de la rupture le sifflet de l’arbitre mit fin au match, les » Vieux Cochons » avaient gagné 32-31…! Leur joie était notre, et tout le club est en liesse. Belle tenue de tous et grand bonheur…!

Puis vint le match de la ROSE CUP, les deux équipes prétendaient l’emporter, étaient très concentrées et prêtes à en découdre. Les anglais imposaient l’épreuve de force, nos avants chahutés, une mêlée instable. Tout présageait une issue douloureuse, mais les scufistes en avaient décidé autrement, l’équipe ne faisait qu’un, chacun se sacrifiant pour l’autre, on mourra ensemble ou on vaincra ensemble. Ce fut une belle partie où chacun voulait la Rose Cup, le j’eu s’emballa en faisant gicler le ballon des mêlées, en le faisant voler, en déroutant, démarrant, démarquant par le galop, l’esquive, les feintes et le contre pied. Les scufistes en marquant leurs essais, quelle leçon de construction immédiate, d’élans bien tempérés. Quelle gaieté sérieuse dans les gestes et quelle profusion dans la course. Quel final avec ses deux dernières mêlées sous nos poteaux gagnées de haute lutte par nos vaillants scufistes…!!

Étant en terre shakespearienne, il y a un mot dans la langue anglaise pour le décrire : celui de gallantry qui n’a rien à voir avec la stratégie amoureuse, ni d’ailleurs avec la stratégie tout court mais qui se rapporte à l’esprit d’aventure et de risque librement pris, c’était le SCUF séduisant et vivace ce 13 Mai.

victorieux 36-32, il est impossible d’isoler un nom de soliste dans cet allégro collectif. Ce fut un bien bel après-midi, la Rose Cup partait vers Paris et nous accueillerons nos amis l’an prochain à Max Rousié. A nous d’organiser les réceptions
et ainsi poursuivre cette rencontre qui marque tant les esprits que les coeurs.

La réserve a terminé sa chevauchée en 1/4 de finale, beau parcours pour cette équipe jeune et talentueuse, qui fait honneur au scufisme. Et pendant ce mois de Mai l’Ecole de Rugby, source de la vie scufiste, parcourt les Tournois et porte haut les couleurs « Noir et Blanc. Certains peuvent se moquer. Pas nous car le parcours des équipes est la victoire d’un club qui n’est pas celui d’une grosse entreprise où on exhibe des monstres sacrés, mais d’un club où l’on joue d’abord et depuis cent vingt sept ans pour son plaisir.

La phrase de Daniel Hossard nous revient : » Le SCUF n’est pas un club, c’est un événement à lui tout seul, et c »est son secret. Les retrouvailles permanentes d’une famille qui ne demande qu’à s’agrandir. Mais pas à n’importe quel prix toutefois. »

Un vent de fraîcheur et de jeunesse souffle sur le Club, nous viendrons nombreux Samedi 10 juin à la fête du rugby noir et blanc saluer et complimenter les troupes scufistes, apprécier le choc des générations avec le « Trophée des 30 » et que la fête continue…..

Scufistement

Jean Hospital